Rencontre avec Nicolas Grèverie, co-créateur et président de la société GAMIT, maître d’apprentissage de Nicolas, apprenti ingénieur

Nicolas Grèverie crée la société GAMIT en février 2013. Il souhaite que le jeu vidéo puisse trouver sa place au cœur des entreprises. Comme média d’expression, support de formation ou vecteur d’information.
Secteur bancaire, sanitaire, militaire… GAMIT se déploie alors dans des univers très divers. Un développement qui incite le chef d’entreprise à recruter, en 2015, un apprenti qu’il aurait volontiers embauché si sa société n’avait récemment connu quelques difficultés. Rencontre avec Nicolas Grèverie qui est, à 34 ans, un fervent partisan de l’apprentissage.

1/ Vous avez accueilli un jeune apprenti dans votre entreprise pendant deux ans, selon quels critères l’avez vous choisi ?

Nous avons fait la connaissance de Nicolas, début 2015, à l’occasion de son stage de 3ème année d’école d’ingénieur, à L’EXIA. L’expérience qu’il a eue chez nous et le fait que la scolarité en école d’ingénieur est coûteuse l’ont décidé à bifurquer, après son stage, vers un cursus en alternance. Nous l’avons donc accueilli comme apprenti à partir de septembre 2015. Nous n’avons pas hésité puisqu’il avait déjà fait la démonstration de ses compétences et de sa bonne volonté, lors de son stage. Dès le départ, je l’ai vu comme un salarié en devenir, quelqu’un avec qui il allait être possible d’avancer rapidement.

2/ Comment avez-vous envisagé votre rôle de maitre d’apprentissage ?

Mon rôle a été de pousser Nicolas à travailler avec nous sur tout ce qu’il n’allait pas apprendre à l’école : l’école leur apporte les bases, à nous de voir comment les faire progresser au-delà. Il est arrivé avec un savoir technologique, j’ai essayé de compléter avec des à-côtés, de type gestion de projet. Mais, même sur le plan des technologies, nous l’avons initié à des sujets qu’il n’avait pas vus à l’école, si bien que son école nous a même demandé de venir parler de ces sujets aux autres étudiants. C’est du gagnant-gagant pour tout le monde !

« Un alternant si vous trouvez le bon profil, est la meilleure ressource que vous pouvez embaucher »

3/ Quelles ont été vos relations avec l’école ?

J’ai eu plusieurs échanges, très fluides, de type administratif, avec des responsables du CESI ; nous nous sommes aussi rencontrés 4 à 5 fois en deux ans, pour des échanges plus personnalisés. Nous avons utilisé le process que l’école nous a fourni pour suivre son assiduité et la progression de ses compétences. Je dirais que la dimension administrative ne m’a pas pris plus d’une heure par trimestre !

4/Vous est-il arrivé de rencontrer des difficultés ?

Comme nous lui avons, d’entrée, confié de larges missions, pour qu’il soit capable de suivre un dossier de A à Z, il nous est arrivé à deux reprises de devoir lui demander de rester alors qu’il aurait dû retourner en cours. J’en ai parlé avec l’organisme, qui a autorisé Nicolas à manquer deux jours de cours, ce qui n’était pas dramatique pour ses apprentissages scolaires et ce qui s’est révélé très important pour son apprentissage pratique. Pour le reste, c’est une question d’organisation, il faut se débrouiller pour ne pas avoir besoin de lui quand il n’est pas là.

5/ Quel bilan tirez-vous de cette expérience, pour l’apprenti et pour votre entreprise ?

Si nous n’avions pas été obligés de mettre notre activité en sommeil, nous l’aurions embauché. C’est un jeune qui a le cerveau bien fait et qui est dans l’esprit « start up ». Ce qui est essentiel dans notre domaine d’activité. Quelqu’un de motivé, qui a le bon profil et qui est dans l’action, comme peuvent l’être les jeunes en alternance. C’est plus qu’un salarié normal ! Pour lui aussi cette expérience en start-up a été extrêmement positive. Pour preuve le nombre d’offres d’embauche qu’il a eues quand il a su qu’on ne pourrait pas le garder. Les entreprises savent qu’il est opérationnel tout de suite, ce qui n’a pas de prix.