La filière construction est sensibilisée depuis plus de trente ans à la transition numérique.

Concepteurs et ingénieurs ont quitté la table à dessin pour concevoir leurs projets sur écran avec de puissants outils graphiques. Le management des projets avec des solutions intégralement numériques tel le BIM(Building Information Modeling) est un prolongement, une évolution naturelle mais aussi une transformation plus profonde avec le développement du travail collaboratif.

Pourquoi s’adresser aux acteurs et futurs acteurs du monde de la conception ?

Franchir cette nouvelle étape numérique apparaît indispensable pour affronter la complexité des chantiers. La pratique des réglementations sur les structures et les équipements suffit pour comprendre l’enjeu. En effet elles sont devenues si complexes que la conception des ouvrages devient difficile avec les seuls moyens traditionnels. La future réglementation environnementale, en préparation (RE 2020) et qui s’appliquera dès 2021, est caractéristique de cette évolution. Elle prendra en compte l’énergie consommée et le carbone émis au cours de la vie de l’ouvrage

Autre aspect essentiel à souligner : le BIM valorise les tâches, et par là-même, l’ouvrage dans son ensemble

Ainsi les outils calculent toutes les quantités en considérant l’évolution du projet en temps réel. S’affranchir de cette tâche chronophage laisse les maîtres d’œuvre apporter leur valeur ajoutée, développer leur créativité. Une assistance informatique large, profonde et transversale permet de valider et de coordonner les choix techniques partagés par tous.
La pratique régulière du BIM ces dernières années a reflété l’amélioration des relations entre intervenants sur les chantiers. Ce mode de travail collaboratif produit une synthèse plus précise des travaux des différents corps de métier sur le chantier. Ses effets sont concrets et immédiats en termes de gain en qualité, de délai et de coût. L’impact ergonomique de cette technologie n’est pas négligeable. En effet les outils de visualisation permettent à tous de comprendre l’ouvrage et de participer à sa conception. Concrètement, ce sont tous les intervenants sur un bâtiment ou un projet qui vont s’y impliquer plus fortement et plus librement.

Les donneurs d’ordres – maîtres d’ouvrage, aménageurs, élus locaux… – ont compris l’intérêt de la maquette numérique.

Elle permet d’analyser l’impact d’un ouvrage dans son environnement, pour argumenter des modifications et, surtout, pour communiquer sur leurs projets. Avant et après la livraison du chantier, les exploitants, les bailleurs, les copropriétaires, les usagers peuvent apprécier la visualisation 3D des constructions. Effectivement l’utilisation rationnelle des données du patrimoine recèle un potentiel considérable afin de maîtriser les charges ainsi que les budgets d’entretien et de grosses réparations.

De plus , il sera possible de compléter l’historique de l’ouvrage pour continuer à prendre des décisions de travaux sur des bases bien documentées permettant notamment de développer la maintenance prédictive.


La Fédération CINOV et l’Opco Atlas, et leurs autres partenaires, jouent pleinement leur rôle en proposant cette publication sur le BIM afin guider les futurs acteurs qu’ils représentent et soutiennent tout au long de leur carrière.

Leur ambition est de les sensibiliser sur ce sujet central qu’est le BIM et de les amener à s’investir volontairement dans cette transformation de leur métier. On le lira dans ces pages : le BIM est un sujet récent qui acquiert sa maturité, mais qui demande à chacun de s’informer, de se former, de s’équiper afin de travailler de manière collaborative.

Président du Plan BIM 2022, mon message aux maîtres d’œuvre et à l’ingénierie :

Préparez vous cette transition numérique fondamentale le plus rapidement possible pour être en phase sur ce sujet. Cette attitude est déterminante pour le devenir de la filière.

Yves Laffoucrière
Président du Plan BIM 2022

Consulter le magazine : Comment le BIM dessine les projets de demain