Itinéraire d’un apprenti énergique
Pragmatique, Alexis Theis a fait ses choix d’orientation en mettant dans la balance ses qualités et ses points faibles : « J’étais bon élève, mais je n’avais pas d’assez bonnes notes pour aller directement en école d’ingénieur après le bac, explique-t-il. Et la fac, j’ai pensé que ce n’était pas pour moi, car je n’ai jamais aimé bosser seul chez moi. » Un bac S « Sciences de l’ingénieur » en poche, le jeune homme, originaire de Moselle, s’inscrit alors en BTS « fluides, énergie et domotique », à Nancy. Deux ans plus tard, il finit major de sa promotion et de son académie. « Je pense que j’ai fait le bon choix, juge-t-il. La plus part de mes copains s’inscrivent maintenant en BTS après avoir raté en fac. Aller directement en BTS m’a ouvert plus de portes. »
Notamment celles du Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) de Nancy, où il prépare depuis septembre 2019 une diplôme d’ingénieur en énergétique, qu’il suit en alternance. Une formule qui s’est imposée, une fois encore, au terme d’une analyse bien argumentée : « L’alternance, c’est la meilleure solution : ça permet d’avoir tout de suite la dimension pratique, en plus des cours théoriques de l’école. Ça donne aussi l’autonomie financière. Et je pense vraiment qu’un ingénieur sans la pratique risque d’être perdu. Il a besoin de l’expérience terrain. »
La sienne, Alexis Theis se la construit à Pulnoy, près de Nancy, chez Dalkia, la filiale des services énergétiques du groupe EDF. Avec un rythme de première année qui alterne trois semaines à l’école et 5 semaines en entreprise, le lien entre les apprentissages scolaires et l’application métier lui apparaissent très clairement : « Les cours de matériaux autant au niveau moléculaire pour comprendre leur composition, qu’au niveau des calculs d’isolation me servent ensuite directement, quand je me retrouve en entreprise ; j’essaie d’adapter ce que j’ai appris à nos projets, ça me donne des pistes. »
Autonome financièrement « à 80% » à tout juste 21 ans, l’apprenti ingénieur, qui a grandi à Diebling, un village du nord de la Moselle, très proche de la frontière allemande, habite aujourd’hui Nancy et retourne tous les week-end chez ses parents. A ce stade de son cursus, il fait à nouveau un bilan positif du chemin qu’il a pris : « Je me plais à l’école et en entreprise, confie-t-il. La coupure entre les deux me donne l’impression de ne jamais stagner, je fais plein de choses différentes et je bouge tout le temps, ce que j’aime avant tout. »
Ancien joueur de rugby, reconverti dans la pratique de la musculation, Alexis Theis a de l’énergie à revendre. Ou plutôt à recycler car il s’est engagé dans ce domaine avec la volonté de contribuer à la transition énergétique dont la planète a besoin. « L’écologie a compté dans mon orientation, insiste-t-il. Je me sens très concerné par les problèmes environnementaux, je fais attention à mes comportements. » Aujourd’hui en tant que consommateur, demain peut-être en tant que concepteur de solutions efficientes de production d’énergie verte.